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Jour 18 : une écluse et des crevettes

Mise à jour le Dimanche, 17 Août 2014 08:32 Écrit par rohou Jeudi, 14 Août 2014 06:13

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En ce jour d'anniversaire et de grande marée, je choisi de naviguer à l'abri de la houle et, tant que je peux, du vent.

Départ de Ploubazlanec pour un longe-côte vers le port de Paimpol. Afin d'éviter le vent, je ne navigue plus à 300 ou 30 m du rivage, mais à 3 m. La mer est haute, les arbres ont les pieds dans l'eau, c'est la célèbre mangrove de Paimpol :-) . Le parfum des arbres en fleur contraste avec celui de la marée. Je longe de magnifiques demeures avec les jardins léchés par les vagues.

Après quelques photos de vieilles coques devant le port, je sors ma VHF à l'approche de l'écluse. J'ai donc l'autorisation d'entrer accompagné d'un voilier. Un vieux canot s'insère derrière moi et me jette un "tu vas avancer! oui !". N'étant pas équipé de rétro-viseur, je ne l'ai pas vu arriver. Je lui jette un "avec s'il te plaît ce serait mieux !". Je ne l'entendrai plus. C'est mon premier passage d'écluse et je me retiens au bout sur le coté de peur d'un courant important à l'ouverture de la porte. Que nenni, l'entrée dans le port se fait en douceur.

Sortir le bateau sera plus compliqué, puisqu'il n'y a pas de cale et les escaliers sont raides, vraiment raides!

 

L'après-midi sera en rivière Je pars de Lézardrieux porté par le vent et courant de la marée descendante. Les rivages sont colorés et variés. Je croise de nombreux voiliers, principalement de l'école de voile qui possède notamment un vieux gréement magnifique. Les stagiaires embarqués sont aux anges.

L'embouchure à marée basse est d'une grande beauté, peut-être le plus beau paysage depuis le départ de l'aventure.

Il est 16h, la mer est basse, coef 113 : vais-je avoir assez d'eau pour arriver à la cale près du sillon du Talbert. Je trouve un petit canal et je me faufile. Les rafales de vents sont très fortes et prennent dans la pale de la pagaie. La navigation n'est pas simple mais le paysage lunaire de la grève à perte de vue en vaut le coup. J'espère arriver au plus près du port mais je suis bloqué à 1km et décide d'attendre, d'attendre, d'attendre ...

J'ai une sensation bizarre d'être observé. En regardant dans l'eau, je constate que des dizaines de crevettes m'entourent et me me regardent. Je laisse mes mains dans l'eau pour ne pas être emporté par le vent. Ça chatouille ! Les crevettes me nettoient les mains. Dire que certains payent pour cela :-)

Il me faudra 2h30 pour faire le km restant, profitant du moindre filet d'eau, dans le vent toujours aussi fort. Désolé pour la famille qui m'attend sur la plage.